La thèse de Thérésa Lebacq défendue le 27 mars 2015
La thèse en pdf : TL_redaction_these_20150302
Résumé – Les exploitations laitières sont confrontées à de nombreuses incertitudes, tant au niveau des prix que des attentes sociétales et des politiques agricoles traduisant ces demandes. La tendance à l’intensification de ces exploitations est, en outre, remise en question en raison de son impact sur l’environnement et le bien-être animal. L’importance d’une transition vers des systèmes plus durables se situe, par conséquent, au centre de nombreux débats. Un enjeu majeur consiste dès lors à identifier comment les exploitations laitières pourraient évoluer pour répondre aux défis qui se posent et les obstacles à surmonter pour y parvenir. Dans ce contexte, notre travail de recherche s’est focalisé sur les exploitations laitières wallonnes. Cette recherche s’est construite autour de deux objectifs spécifiques : (i) analyser la diversité des exploitations en termes de durabilité, en tenant compte de leurs contraintes structurelles, et identifier les voies d’amélioration existant au sein de cette diversité ; et (ii) étudier les voies d’évolution possibles pour ces exploitations compte tenu du contexte externe et de la structure de la filière dans laquelle elles s’insèrent.
La théorie de la transition a été mobilisée comme cadre théorique général afin de structurer notre travail et de répondre à ces deux objectifs. Une méthode quantitative a été développée afin d’identifier, au sein d’une région donnée, des groupes d’exploitations homogènes en termes de durabilité et de structure, ainsi que des exploitations marginales se différenciant statistiquement de ces groupes. Parmi la diversité existante, nous avons démontré l’existence de marges d’amélioration. La recherche d’une meilleure autonomie en intrants en constitue un exemple. En parallèle, une enquête par entretiens semi-dirigés a souligné l’existence de plusieurs mécanismes de verrouillage (lock-in), expliquant l’ancrage des exploitations dans une course à la production et la difficulté d’émergence de certains modèles alternatifs. A l’échelle de l’exploitation, le développement de normes, de pratiques et de relations distinctes de celles rencontrées dans le circuit conventionnel semble favoriser le succès d’initiatives alternatives de commercialisation. L’utilisation d’une démarche méthodologique originale, associant des dimensions quantitatives et qualitatives, nous a permis d’apporter des éléments de réponse aux trois questions suivantes : (i) comment les exploitations laitières peuvent-elles évoluer vers davantage de durabilité ? (ii) vers quels modèles alternatifs celles-ci peuvent-elles se tourner ? (iii) ces modèles alternatifs constituent-ils une source de changement pour les exploitations et, plus globalement, pour le secteur laitier ?
j’aime beaucoup ton article…un lecteur averti !
Travail remarquable, allant au bout et avec grande rigueur d’une démarche novatrice. Bravo !!