Les agricultures paysannes, une opportunité pour le climat

Un éditorial pour la revue Defis Sud de SOS Faim dans un numéro consacré au  » Réchauffement climatique – mettre l’agriculture au premier plan  »

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Dans une société où le progrès des connaissances et des techniques a réduit notre part d’incertitudes, où la maîtrise de l’homme sur son environnement et sa santé est devenue une habitude, l’agriculture paysanne reste une des activités dont la part d’incertain est la plus grande. Un retard de pluie, une attaque d’insectes peuvent compromettre une récolte, réduire à néant des semaines d’effort et d’espoir. La gestion des risques a donc toujours été au coeur du savoir et des pratiques des agriculteurs.

Gérer l’incertain peut se faire selon deux grandes approches. On peut soit essayer de faire disparaître le risque par la maitrise totale de l’environnement en utilisant un arsenal technique (irrigation, engrais, etc.) qui se substitue aux processus naturels, soit essayer d’apprivoiser le risque, de composer avec lui, en complexifiant les systèmes de cultures, en acceptant de perdre d’un côté pour gagner de l’autre. Le 20e siècle a vu le triomphe du premier modèle basé sur la maîtrise technique et la négation de l’environnement.

Notre 21e siècle débutant découvre les limites et les conséquences de cette vision. Aujourd’hui, ce n’est pas à l’échelle de l’année que l’agriculteur doit gérer les incertitudes mais à l’échelle de dizaines d’années avec notamment les dérèglements climatiques, la dégradation des sols et la perte de biodiversité. L’agriculture industrielle porte une lourde responsabilité dans le dérèglement du climat et dans l’accroissement des incertitudes. Dans ce contexte nouveau, les agricultures paysannes ont retrouvé toute leur pertinence. En effet, elles intègrent depuis toujours des principes de résilience pour faire face aux perturbations. Contraintes par des ressources limitées en capital, elles ont privilégié l’optimisation des processus naturels et le recyclage, plutôt que la course stérile vers une maximisation des rendements aux prix d’une consommation intensive de ressources non renouvelables. Ces agricultures paysannes, majoritaires au Sud, sont vues comme les premières victimes des changements climatiques. Ce statut de victime ne doit cependant pas cacher leur potentiel comme source d’innovations techniques, sociales et organisationnelles permettant de répondre aux défis de notre siècle. Soutenir l’agriculture paysanne, c’est investir dans des solutions réalistes et cohérentes pour le climat et les équilibres planétaires.

1 Commentaire

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